À 24 mois, certains enfants n’ont pas encore acquis la marche autonome. Ce décalage avec la moyenne statistique des premiers pas, située entre 12 et 18 mois, suscite souvent des interrogations. Les variations dans le développement moteur ne relèvent pas systématiquement d’un trouble.
Un retard dans l’acquisition de la marche peut refléter la diversité des rythmes individuels ou signaler d’autres facteurs à explorer. Connaître les étapes clés, les signes à surveiller et les bons gestes à adopter permet d’accompagner sereinement ce parcours. Les professionnels de santé disposent de repères précis pour orienter les parents et proposer un accompagnement adapté si besoin.
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À quel âge un enfant commence-t-il généralement à marcher ?
L’acquisition de la marche chez les enfants fascine autant qu’elle inquiète parfois. En moyenne, les premiers pas arrivent entre 12 et 18 mois, mais la palette des possibles reste bien plus vaste. Certains petits s’élancent dès 10 mois, tandis que d’autres préfèrent attendre, parfois jusqu’à 20 mois, voire plus. Ce calendrier n’a rien d’anormal : chaque enfant façonne son propre tempo, fruit d’un héritage familial, du contexte quotidien, des stimulations motrices et des habitudes de vie.
Avant de marcher, l’enfant découvre d’autres manières d’occuper l’espace : ramper, grimper, se dresser, tenir debout en s’accrochant à un meuble… Cette succession d’étapes muscle le corps, aiguise l’équilibre et développe la confiance en soi. Marcher pieds nus, sur la pointe des pieds ou avec des chaussons flexibles : toutes ces variantes participent à l’apprentissage, en affinant la proprioception et la stabilité.
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Voici quelques pratiques qui soutiennent cette évolution naturelle :
- Marche pieds nus : encourage la perception du sol, renforce le tonus musculaire et la stabilité.
Pour protéger et accompagner les premiers pas, certaines précautions sont à privilégier :
- Chaussures adaptées : préférez des modèles souples et légers, bannissez les chaussures trop rigides.
Au début, il est habituel d’observer certains automatismes :
- Marche sur la pointe des pieds : fréquente au démarrage, elle s’atténue en même temps que l’enfant prend conscience de son schéma corporel.
Le pied plat est la règle chez le tout-petit, l’arche du pied ne se creusant généralement que vers 6 ans. Laissez l’enfant expérimenter, offrez-lui mille occasions de bouger et respectez ses choix. La marche n’a rien d’un simple acquis technique : elle marque un jalon dans l’autonomisation et l’envie d’explorer le monde.
Comprendre les différentes étapes du développement moteur à 2 ans
Chaque enfant avance sur sa propre voie. À 2 ans, le développement moteur ne se limite pas à la marche. Courir, grimper, sauter, reculer : la palette des mouvements s’élargit. Certains privilégient la marche à quatre pattes, d’autres optent pour le déplacement assis ou sur les genoux, le temps de trouver leur équilibre. Les spécialistes recommandent la motricité libre : laisser l’enfant explorer sans le brusquer, ni multiplier les sollicitations inutiles.
L’âge de 2 ans coïncide aussi avec la fameuse crise des 2 ans, ce « terrible two » où la volonté s’affirme et les règles sont mises à l’épreuve. Cette quête d’autonomie, parfois teintée d’opposition ou de colère, peut ralentir certaines acquisitions, dont la marche. Ces passages déstabilisent, mais ils témoignent d’une maturation psychomotrice profonde.
Pour soutenir la coordination et l’équilibre, rien ne remplace le jeu. Proposez à l’enfant de grimper sur un escabeau à sa taille, de pousser une poussette, de lancer ou d’attraper un ballon, de manipuler des objets divers : chaque activité renforce la confiance en son corps.
Observer avec attention la façon dont l’enfant se déplace donne souvent des indications précieuses. Certains, captivés par le langage ou le jeu symbolique, laissent la marche au second plan. D’autres, plus prudents, préfèrent attendre avant de se lancer sans appui. Chaque parcours est différent, aucune généralisation ne tient.
Retard de marche : quand faut-il s’inquiéter et quels signes surveiller ?
À 2 ans, si l’enfant ne marche pas, la question du retard de marche se pose. Pour les professionnels, ce terme s’applique généralement au-delà de 18 mois, tout en gardant à l’esprit la variété des rythmes. La vigilance s’impose surtout en présence de signes évocateurs d’un trouble du développement moteur ou neurologique.
Certains signaux doivent attirer l’attention, notamment :
- l’absence d’appui sur les jambes lorsqu’on l’aide à se mettre debout,
- un appui persistant exclusivement sur la pointe des pieds, sans alternance,
- le manque de transfert du poids d’un pied à l’autre,
- une absence d’intérêt manifeste pour la mobilité.
Une hypotonie persistante, le recours exclusif au rampement ou l’impossibilité de se tenir debout demandent également un avis médical. Certaines pathologies, comme la paralysie cérébrale ou des syndromes génétiques rares, peuvent se révéler à travers ces anomalies. Le pédiatre ou la PMI s’appuient sur le carnet de santé et l’histoire familiale pour affiner l’évaluation. Des antécédents de troubles neurologiques dans la fratrie ou une naissance marquée par des complications orientent parfois vers des examens complémentaires.
Face à une régression des acquis ou l’apparition de troubles associés du langage ou de la communication, il vaut mieux consulter rapidement. L’accès précoce à des structures comme le CAMSP (centre d’action médico-sociale précoce) rend l’accompagnement plus efficace et réduit les risques liés à un retard global du développement.
Conseils pour accompagner son enfant et favoriser l’apprentissage de la marche
Voir son enfant marcher pour la première fois bouleverse. Pour soutenir cette progression, privilégiez la motricité libre : laissez-le explorer, tomber, se relever par lui-même. Aménagez un espace sécurisé, dégagé, à sa hauteur. À la maison, les pieds nus ou les chaussons souples restent la meilleure option : le contact direct avec le sol développe l’équilibre, la proprioception et la force musculaire.
Le jeu se révèle une véritable rampe de lancement. Proposez-lui des objets à pousser, installez un tunnel, créez un parcours d’obstacles avec des coussins. Changez les textures, variez les niveaux, multipliez les expériences. À chaque essai, la coordination s’affine, sans contrainte ni pression. Misez sur l’encouragement : un sourire, un mot positif, un regard chaleureux, et l’enfant gagne en assurance.
Gardez en tête que chaque enfant avance à sa vitesse. Les comparaisons entre enfants ou les injonctions hâtives ne servent à rien. Les approches prônées par Isabelle Filliozat valorisent la bienveillance et l’écoute. Si la préoccupation demeure, mieux vaut en parler avec un professionnel, sans attendre. L’accompagnement, la patience et le respect du rythme individuel nourrissent la relation parent-enfant et ouvrent la voie à une confiance durable.
Dans ce cheminement, chaque pas, même hésitant, écrit une page nouvelle. Laisser le temps au temps, c’est aussi offrir à l’enfant la liberté de tracer sa propre route, et, un jour, de courir vers ses propres horizons.